Les femmes et les prix nobel

Octobre : Les prix Nobel et les femmes

Le 19/10/2023

Le saviez-vous ?
1895 :  Les prix Nobel ont été créés grâce à la volonté testamentaire du chimiste et inventeur suédois Alfred Nobel, celui-ci léguant la majeure partie de sa fortune afin de récompenser les personnes qui ont apporté une contribution exceptionnelle à l'humanité dans ces six domaines. PhysiqueChimieLittératurePaixPhysiologie ou MédecineEconomie

Le prix Nobel d'économie a été ajouté en 1968 grâce à un don de la Banque de Suède en mémoire d'Alfred Nobel. Rappelons que Celui-ci est l’inventeur de la dynamite.

Les prix sont décernés chaque année, au XXIe siècle pendant tout le mois d’octobre. La cérémonie de remise des prix a lieu le 10 décembre, jour de l'anniversaire de la mort d'Alfred Nobel.

Seulement 6% des nobélisés sont des femmes ayant obtenu cette haute distinction tous Prix Nobel confondus, j’ai voulu les mettre à l’honneur ici.
Qu'elles soient scientifiques, écrivaines, artistes ou humanitaires, leurs réalisations remarquables sont une preuve éclatante du talent et de la persévérance des femmes dans tous les domaines. 

Les sources :

Pour faire ce travail de recencement, j’ai dû croiser les informations - très insuffisantes - fournies par Wikipédia et ChatGP  ….
Toutes les répertorier n’est pas chose facile, il reste possible qu’il manque des noms à cette série, si tel était le cas, n’hésitez pas à me le signaler.
Vos retours sont le bienvenus pour continuer à mettre en lumière ces femmes si inspirantes.

PHYSIQUE

1903 : Marie Curie est la pionnière dans le domaine de la physique, elle partage sa récompense avec son mari Pierre Curie. Son dévouement et son génie ont ouvert la voie à de nombreuses découvertes scientifiques qui ont façonné notre monde moderne. 

1963 : Maria Goeppert-Mayer, physicienne germano-américaine, est la deuxième femme à avoir obtenu ce prix partagé avec J. Hans D. Jensen et Eugene Wigner, pour ses découvertes à propos de la structure en couches du noyau atomique à l’université de Chicago.

2018 : Donna Strickland, physicienne canadienne pionnière dans le domaine des lasers, troisième femme à recevoir ce prix partagé avec Gérard Mourou et Arthur Ashkin.

2020 : Andrea Mia Ghez, astronome et universitaire américaine, professeur au département de physique et d'astronomie de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), conjointement avec Reinhard Genzel et Roger Penrose, pour « la découverte d'un objet compact supermassif au centre de notre galaxie »

2023 : Anne L'Huillier, physicienne franco-suédoise et professeure de physique atomique à l'université de Lund en Suède. Elle est co-lauréate du prix aux côtés de Pierre Agostini et de Ferenc Krausz.

CHIMIE

1911 : Marie Curie (cf. Physique)

1935 : Irène Joliot-Curie, sa fille, a obtenu et partagé ce prix avec son mari Frédéric Joliot, pour la découverte de la radioactivité induite et de la radioactivité artificielle.

1964 : Dorothy Crowfoot Hodgkin, chimiste britannique 

2009 : Ada Yonath, chimiste israélienne obtient et partage ce prix avec Venkatraman Ramakrishnan et Thomas A. Steitz pour des travaux sur le ribosome, "l'usine à protéines de la cellule", qui va améliorer la création de nouveaux antibiotiques.

2018 : Frances H. Arnold, ingénieure américaine en biochimie reçoit et partage ce prix avec George P. Smith et Sir Gregory P. Winter.

2020 :  Emmanuelle Charpentier, microbiologiste, généticienne et biochimiste française reçoit et partage cette récompense avec Jennifer A. Doudna, professeure américaine de biochimie et de biologie moléculaire à l'université de Californie à Berkeley pour avoir découvert l'un des outils les plus pointus de la technologie génétique : les ciseaux génétiques

2022 : Carolyn Ruth Bertozzi, chimiste américaine connue pour ses travaux en chimie et en biologie. Elle a inventé le terme « chimie bio orthogonale » pour décrire les réactions chimiques qui se produisent dans les milieux biologiques sans interférer avec les réactions propres à ceux-ci.

LITTERATURE

1966 : Nelly Sachs, poétesse suédoise, juive, de langue allemande pour sa remarquable œuvre lyrique et dramatique qui interprète le destin d'Israël avec sensibilité et force  

1991 : Nadine Gordimer, sud-africaine

1996 : Wisława Szymborska, (de son nom complet Maria Wisława Anna Szymborska) poétesse polonaise pour l’ensemble de son œuvre.

2004 : Elfriede Jelinek, femme de lettres autrichienne.

2007 : Doris Lessing, écrivaine britannique pour « la conteuse épique de l'expérience féminine qui, avec scepticisme, ardeur et une force visionnaire, scrute une civilisation divisée »

2009 : Herta Müller, romancière allemande d'origine roumaine, douzième femme lauréate de cet honneur.

2015 :  Svetlana Alexievitch, femme de lettre russophone soviétique puis biélorusse.

2018 : Olga Tokarczuk, femme de lettres polonaise pour sa narration imaginative

2020 : Louise Glück, poétesse américaine pour sa voix poétique caractérisée par sa beauté austère et sa clarté poignante.

2022 : Annie Ernaux, professeure de lettres et écrivaine française pour « le courage et l’acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle ». 

PAIX

1905 : Bertha Sophie Felicitas comtesse Kinský von Wchinitz und Tettau, baronne von Suttner, issue de la haute aristocratie austro-hongroise, pacifiste autrichienne radicale, première femme lauréate.

1931 : Jane Addams, deuxième femme à obtenir cette distinction. Elle est reconnue comme la fondatrice du métier de travailleur (ou travailleuse) social aux États-Unis avec Mary Richmond. Cette pionnière américaine, réformatrice sociale et militante, philosophe, écrivaine, a œuvré dans des causes telles que le droit de vote des femmes et la paix dans le monde.

1946 : Emily Greene Balch, pour son travail de toute une vie en faveur de la paix. Pour autant, elle ne reçoit aucune félicitation du gouvernement américain, qui la considère comme une dangereuse radicale.

1976 : Betty Williams, militante pacifiste nord-irlandaise de Belfast pour les droits de l'enfant et les droits des femmes.

1979 : Mère Térésa couronnée pour son œuvre auprès des plus démunis à Calcutta. Elle aura créé 610 missions dans 123 pays à la fin de sa vie.

1991 : Aung San Suu Kyi, birmane

1992 : Rigoberta Menchu, guatémaltèque indigène.

2003 : Shirin Ebadi, militante politique iranienne, avocate, ancienne juge et militante des droits humains pour ses accomplissements en faveur de la défense des droits humains, plus précisément de la démocratie, des droits des femmes et des enfants.

2011 : Ellen Johnson Sirleaf, femme d'État libérienne, présidente de la République du 16 janvier 2006 au 22 janvier 2018. Économiste formée aux États-Unis, elle est la première femme élue au suffrage universel à la tête d'un État africain.

2011 : Leymah Roberta Gbowee, travailleuse sociale, militante libérienne a œuvré pour la paix en Afrique. 

2011 : Tawakkol Abdel-Salam Karman, journaliste, militante et femme politique yéménite est engagée dans la défense des droits des femmes, 

2012  : Simone Veil, femme politique et militante des droits des femmes.  Son combat pour l'égalité et la justice a laissé une empreinte indélébile dans notre société. 

2014 : Malala Yousafzai, jeune pakistanaise obtient et partage le prix avec l’indien Kailash Satyart. Cette jeune militante, courageuse et déterminée œuvre pour l'éducation des filles et la défense des droits des femmes et des enfants à travers le monde.

2018 : Nadia Murad, militante irakienne des droits de l’homme et survivante de l’esclavage sexuel perpétré par l’Etat Islamique.

2021 : Maria Angelita Ressa, journaliste et essayiste philippino-américaine, conjointement avec Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de la Novaïa Gazeta.

2023 : Narges Mohammadi, militante iranienne des droits humains et vice-présidente du Defenders of Human Rights Center reçoit le prix alors qu'elle est en détention à la prison d'Evin. 

PHYSIOLOGIE ou MEDECINE

1947 : Gerty Cori, biochimiste américaine d'origine austro-hongroise décroche et partage le prix avec son mari Carl Ferdinand Cori et Bernardo Houssay.

1977 : Rosalyn Yalow, chercheuse en physique médicale américaine reçoit et partage le prix avec Roger Guillemin et Andrew V. Schally. 

1983 : Barbara McClintock, scientifique américaine pour sa découverte des facteurs génétiques mobiles appelés transposons, qui montrent le caractère mobile du génome.

1986 : Rita Levi-Montalcini, neurologue italienne, est lauréate avec Stanley Cohen pour sa découverte du facteur de croissance nerveuse

1988  : Gertrude B. Elion, pharmacologue, virologue, immunologue et biochimiste américaine avec Sir James W. Black et George H. Hitchings

1995 : Christiane Nüsslein-Volhard, généticienne spécialiste du développement, avec Eric F. Wieschaus et Edward B. Lewis pour leurs travaux sur le contrôle génétique du développement précoce de l'embryon en utilisant la mouche du vinaigre ou Drosophila melanogaster.

2004 : Linda B. Buck, biologiste américaine avec Richard Axel.

2009 : Elizabeth H. Blackburn, biologiste moléculaire américaine d'origine australienne, chercheuse à l'Université de Californie, à San Francisco, corécipiendaire du prix avec Carol Greider et Jack Szostak1.Son travail porte sur l'étude des fonctions des télomères qui sont des structures dynamiques présentes à l'extrémité des chromosomes et jouent un rôle de protection.

2009 : Carol W. Greider, biologiste moléculaire.

2014 : May-Britt Moser, norvégienne, prix partagé avec Edvard I. Moser, son époux, et John O'Keefe pour la découverte du GPS biologique. C’est le 4ème couple récompensé conjointement !

2015 : Tu Youyou, chercheuse chinoise en partage avec William C. Campbell et Satoshi Ōmura.

2023 : Katalin Karikó, biochimiste hongro-américaine spécialisée dans la technique ARN messager conjointement avec Drew Weissman. Ses recherches portent sur le développement de l'ARN messager vitro-transcrit pour les thérapies protéiques.

ECONOMIE - Prix créé en 1969.

2009 : Elinor Ostrom, politologue et économiste américaine,  la première femme à recevoir ce prix, avec Oliver Williamson, « pour son analyse de la gouvernance économique, et en particulier, des biens communs »

2019 : Esther Duflo, économiste française devient la deuxième femme à être récompensée pour ses travaux sur la réduction de la pauvreté.

2023 : Claudia Goldin, économiste américaine principalement connue pour ses travaux sur la main-d'œuvre féminine, l'économie du travail, l'inégalité des revenus, l'éducation et l'inégalité de salaire entre les hommes et les femmes.

Mes commentaires 

On remarque que les femmes sont en nombre plus important dans le domaine du prix Nobel de la Paix.

Pour quelles raisons ?

  • Ce prix est souvent attribué à des individus ou des organisations qui ont œuvré activement pour la promotion de la paix et des droits de l'homme, les femmes, par leur engagement et leur travail dans ces domaines, sont très actives et représentées. Voir à ce sujet mon article sur "Femmes, numérique et sciences".
  • Pour ma part, je pense que les femmes sont historiquement et culturellement moins présentes dans certaines catégories scientifiques, telles que la physique ou la chimie, ce qui, logiquement, induit que moins de femmes sont récompensées dans ces domaines. 
  • On peut l’expliquer par différents facteurs comme l’effet Matilda.

Pendant des siècles, les femmes ont été exclues de nombreux domaines académiques et scientifiques, menant inévitablement à une sous-représentation des femmes dans ces domaines. 

Celles qui ont réussi à percer ont souvent été confrontées à des préjugés et à des stéréotypes qui ont minimisé leurs réalisations et leurs contributions. 
Pour lutter contre l'effet Matilda et d’autres facteurs de différenciation, il est essentiel de promouvoir l'égalité des genres et de lutter contre toutes les formes de discrimination. 

"L'effet Matilda"

Il s’agit d’un phénomène psychologique qui se produit lorsque les idées ou les découvertes d'une personne sont rejetées ou ignorées en raison de son genre, de son origine ethnique ou de son statut social.
Il fût mis en lumière en 1993 par Margaret W. Rossiter qui observa que ce phénomène est décuplé lorsqu'il s'agit de femmes scientifiques. 
Elle appela cette théorie l'«effet Matilda » du nom de la militante féministe américaine Matilda Joslyn Gage1 (1826-1898). qui avait constaté que des hommes s'attribuaient  les pensées intellectuelles des femmes, les contributions de celles-ci étant souvent réduites à des remerciements en bas de page.
Cette singularité est enracinée dans les biais cognitifs et les stéréotypes sociaux qui influencent la façon dont nous percevons et évaluons les autres personnes.

Cela implique de reconnaître et de valoriser les apports des personnes marginalisées, de créer des environnements inclusifs et de donner aux femmes les mêmes opportunités et ressources.
Modestement, mon article tend à cet objectif, rassembler toutes ces lauréates ne fût pas simple, personne, sauf erreur, n’ayant songé à en produire une liste.

Je reste optimiste car ces disparités se réduisent progressivement, avec un nombre croissant de femmes lauréates, notamment dans les sciences. 
Continuer à promouvoir l'égalité des chances et la représentation des femmes dans tous les domaines est la garantie d’une reconnaissance équitable de leurs contributions exceptionnelles. 

Je compte sur votre esprit critique …et sur l’intelligence artificielle pour m’accompagner dans cette quête !


Sources : 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_r%C3%A9cipiendaires_du_prix_Nobel
ChatGPT