Cjd

Des rencontres riches en émulation

Le 03/07/2021

Dans Entrepreneuriat féminin

Des femmes formidables !

Retour sur la table ronde organisée par le CJD Nord Franche Comté du 15 juin 2021 à Sainte-Marie. Grâce à Marianne DAJON fondatrice de de Strateira et membre actif comme moi de la commission Finance au sein de l’association Femmes Chefs d’Entreprises, j’ai eu l’immense plaisir de renouer avec l’animation auprès du CJD Nord Franche Comté.

L'équipe organisatrice de choc était constituée de :

  • Lucie Heitmann, une des plus jeunes agents généraux d’Axa France, 
  • Audrey Bougnon, de l’agence de recrutement Sofitex,
  • Geneviève Bouchet, du cabinet de conseil en propriété  industrielle Alter Alia,
  • Selda Billig,  expert-comptable Associée dans le  Cabinet AECB,
  • Alexandra Mougin, Avocate du Cabinet Mougin Avocat,
  • Valerie Cantin, Gestalt Praticienne Psychothérapeute.

Nous avons mis à l'honneur cinq femmes formidables de la Région Est. 

Dans l’action en permanence, elles ont un point commun, c’est l’efficacité associée à la discrétion, une fois n’est pas coutume.
Cette mise en lumière inédite a permis d’échanger avec un public d’une cinquantaine de personnes composé à plus de 80% d’hommes chefs d’entreprise sur les enjeux de l’entrepreneuriat féminin de manière ouverte, respectueuse et surtout constructive pour l’avenir.

Nous avons évoqué la difficulté de faire évoluer les femmes en interne dans l’entreprise, l’importance de leur confier des projets pour qu’elles prennent confiance et envisagent le pouvoir. Souvent le sujet des compétences est revenu : elles les ont !

Elles doivent d’ailleurs en permanence les montrer pour s’imposer, bien plus que les hommes. Encore faut-il qu’elles les expriment, les assument et les valorisent, c’est encore un point commun de réussite entre toutes ces femmes cheffes d’entreprises.

Les échanges furent riches d’enseignements sur les difficultés constantes de recruter des profils féminins sur des métiers dit masculins et inversement. Des actions doivent être menées auprès des écoles et des organismes de formation mais aussi auprès des familles de jeunes enfants pour les sensibiliser aux opportunités des métiers de chauffeurs, de câblerie, du numérique et tant d’autres pour les femmes et les métiers du soin, de l’enfance, de l’entretien pour les hommes.

L’idée n’est pas de lutter contre des stéréotypes toujours bien ancrés mais bien de les faire évoluer, de changer les paradigmes, d’état d’esprit et d’ouvrir le champ des possibles pour chacun de nous et des générations futures. Ainsi nous pourrons permettre à davantage d’hommes de prendre un congé parental, de travailler dans une micro-crèche et à plus de femmes de diriger une entreprise, de travailler dans l’industrie.  

Faut-il féminiser les noms de certains métiers pour les rendre plus accessibles aux femmes ou inversement, la question est posée ?

Revenons à nos femmes formidables : 

Hélène Boucq, dirigeante de la société DETROYE, dernier fabricant de cuisine en chêne massif. Cette entreprise, qu’elle a rachetée, réalise aujourd’hui un CA de 3 millions € et compte 30 salariés. Cette femme de poigne a partagé avec nous son expérience de femme cheffe d’entreprise avec un déménagement familial de Nantes à Epinal. Grâce au soutien sans faille de son conjoint qui a fait le choix de s’occuper de leurs 3 enfants et de prendre un congé parental, elle peut mettre son énergie débordante au service de son entreprise.

Natacha Hoegel dirige trois entreprises dans le domaine de la câblerie dont C2A.  Elle nous a raconté sa difficulté, au démarrage, pour s’imposer en tant que femme dans ce métier d’hommes. Elle a su asseoir sa réputation, installer la confiance et les transformer en force. « Il faut travailler à changer également les représentations familiales qui pèsent encore trop sur l’évolution professionnelle des femmes » affirme-t-elle.

Nora KEBAILI est depuis 30 ans au service de l’insertion professionnelle des femmes. A la tête de Femmes Actives Montbéliard , elle œuvre avec une équipe de 6 permanents. Elle nous a interpelés sur l’importance de ne pas exclure de l’emploi les jeunes femmes qui pourraient un jour fonder une famille et également les femmes « senior » pour qui la recherche d’emploi est de plus en plus compliquée. Elles ont des talents, des expériences et sont prêtes à se former et à évoluer dans le monde professionnel. Il faut leur apporter une confiance en soi et c’est tout l’enjeu de cette association devenu incontournable dans la région sur le sujet de l’insertion des femmes avec plus de 100 femmes placées en ce moment.

Aurore Daval, également notre hôte de la soirée, a racheté 20% du capital de l’entreprise STRAUBE, spécialiste en couverture et zinguerie dont elle assure la direction financière. Du coup, avec le sourire, elle nous apprend que son mari est devenu maintenant son employé. Après un BTS informatique chez IBM où les femmes étaient moins de 10% de l'effectif, elle a quitté son emploi pour s’occuper de ses 4 enfants puis repris une vie professionnelle en 2017. A force de volonté, d’implication, cette ancienne assistante maternelle devenue assistance de gestion a su s’imposer dans cet univers si masculin.

Elisabeth Saugier, à 32 ans, dirige l’entreprise familiale BEAUSEIGNEUR. Cette entreprise de produits chimiques fût créée par son arrière-grand-mère en 1932, son père lui transmettant le flambeau aujourd’hui. Elle réalise plus de 30 millions de CA avec 36 salariés. Cette avocate de formation a su prendre sa place au sein de cette famille d’entrepreneur.e.s grâce bien sûr à cette image éducative depuis l’enfance. Une femme dirigeante c’est familial ! Elle souhaite également apporter des compétences par ses multiples diplômes et ses premières expériences en Europe pour contribuer à une vision et des valeurs d’avenir pour ce fleuron de l’économie locale. Bravo ! 

 

Le mot d’ordre de cette soirée de reprise post Covid du CJD était de permettre à chacun.e de participer à la reprise économique en fonction de ses désirs, ses compétences au service d’un tissu économique local.
L'une des conclusions de ces rencontres étant bien "L’inclusion est bien un impératif de reconstruction sociale et économique".

Beryl Bès