Place au numerique responsable

Fini le diktat du "tout numérique," place au numérique responsable

Le 08/03/2021

Qu’est-ce que le numérique responsable pour une entreprise en 2021 ?

De nombreuses études le prouvent, les entreprises soucieuses de leur environnement et de leurs salarié.e.s sont plus performantes.  Dans cet esprit, les entreprises peuvent actionner différents leviers de performance RSE pour donner encore plus de sens, de responsabilité, d’impacts à leurs équipes. Le numérique responsable en est un.
 

Je vous propose de mettre en exergue les enjeux économiques, sociétaux, éthiques et écologiques inhérents à la transformation numérique que nous vivons tous les jours dans nos entreprises.   #NumériqueResponsable #RSE #RSEN
Ainsi, j’espère ouvrir des pistes de réflexion et si on parvient à changer quelques-unes de nos pratiques, le pari est alors gagné. 

Le numérique responsable et l'entreprise  

Voici la définition qu’en donne Wikipédia : « Le numérique responsable est un ensemble de techniques visant à réduire l’empreinte sociale, économique et environnementale du numérique. 
J’y ajouterai bien volontiers la notion d’éthique, de respect des individus et de la planète.

La transformation numérique touche toutes les entreprises, tous les marchés voire en crée des nouveaux. Associée à l’innovation technologique et celle des usages, elle disrupte les modèles économiques, la période que nous traversons accélérant ce phénomène.
Si les entreprises doivent repenser leur modèle, elles doivent également « donner du sens » à leurs équipes et à l’ensemble de leurs parties prenantes pour envisager le temps d’après, celui de la reprise.  

Du coup, elles sont tenues de prendre en compte les impacts environnementaux, sociétaux, éthiques, juridiques des TIC (Technologies de l'Information et de la Communication). Loin du « Tout Numérique », nos organisations doivent penser le numérique de manière responsable afin d’assurer une pérennité de leurs fonctionnements. C’est vital !!!!!

Je vous propose 4 grands thèmes, objets de réflexion, qui pourront évoluer au fil de l’actualité : #EIEI

1. Ecologie   2. Innovation   3. Ethique   4. Inclusion 

1. Ecologie ou Ecoresponsabilité

Face à l’urgence climatique, le numérique doit faire face à ses impacts. Tâche complexe dans la mesure où il est, par essence, immatériel. Pourtant, il pollue et considérablement. 
Si le numérique était un pays, son empreinte écologique serait égale à 2 à 3 fois celle de la France. (Source : greenit.fr)

D’après l’ADEME,  https://urlz.fr/bK0D   la pollution numérique c’est :
► 4% des émissions de GES.  Au niveau mondial, le numérique émet donc plus de gaz à effet de serre que l'aviation civile (avant le Covid bien sûr), il représente 0,2% de la consommation de l'eau, 10% de l’électricité mondiale et une augmentation de son empreinte environnementale de 9%/an 
► il faut 200 kg de matière pour fabriquer un smartphone de 5,5 pouces. Les métaux rares qui le constituent, non seulement nécessitent une forte consommation d’eau pour l’extraction mais cette ressource sera bientôt épuisée. 
► moins de 10% des téléphones sont collectés pour être recyclés aujourd’hui (Source INR)
► 70 à 80 % de la pollution numérique a lieu au moment de la fabrication.

Dans les entreprises, des actions axées essentiellement sur les usages numériques se développent, comme l’optimisation des boites mails, C’est déjà une belle première étape, à relativiser, car ces usages concernent seulement 30 à 20 % de la pollution numérique.

Face à cette réalité, les entreprises peuvent agir, pour plus de sobriété numérique, sur leurs achats, sur l’éco-conception de leurs produits, sur la prolongation ou la fin de vie de leurs équipements, la communication…

Nous en reparlerons dans de prochains articles.

2. Innovation 

En matière d’innovation et de progrès au service de la protection de la planète et de ses habitants, des startups, des mouvements fleurissent et c’est une très bonne chose. On peut citer : #GreenTech #TechForGood #Data for good. 
Par exemple, retrouvez plein de belles pépites sur ce site du ministère de l’écologie https://greentechinnovation.fr/

Attention tout de même au phénomène de mode et surtout à l’effet rebond https://urlz.fr/f4jF

Effet rebond : C’est la différence entre le positif de l’efficience énergétique tels l’isolation des bâtiments, les chauffages améliorés, les véhicules moins consommateurs, et le négatif que représente l’accroissement des usages tels l’augmentation des températures dans les logements, un rallongement des distances de déplacement. L’effet bénéfique des efforts en matière d’économie écologique est donc annulé par une progression des us et coutumes des consommateurs.  

D’autre part, comme le décrit Michel Puech, notre système de valeurs s’est modifié et nous avons moins confiance dans le progrès  Il évoque la loi de Kranzberg, intéressant point de départ, « une technologie n'est en soi ni bonne ni mauvaise ni neutre ».
L’important ici est le « ni neutre » ; qui signifie que l'innovation technologique implique, au minimum, une adaptation éthique et, au mieux, suscite de l'innovation éthique. Voici un texte illustrant son propos https://urlz.fr/f4jJ  

Au même titre que le progrès modifie, comme le fit l’apparition du feu ou la première technique apprivoisée, tel le couteau, comme la parole, comme tout progrès, le numérique modifie à jamais nos vies. On a tendance parfois à considérer les écrans comme un sujet d’inquiétude alors que l’accès gratuit à tous de la connaissance est tout simplement génial. 

Un exemple probant est l’Intelligence Artificielle (IA) et ses déviances  qui reproduit voire accentue les discriminations, par des biais algorithmiques. Sur cette vidéo,  Brut explique très bien ce phénomène et montre que nous pouvons rectifier ces algorithmes pour qu’ils deviennent plus inclusifs. https://urlz.fr/f4jM 

Nous reviendrons également plus tard sur l’importance d’intégrer la RSE dans la conception de services numériques.

3. Ethique 

L’un des exemples les plus significatifs de ces derniers mois est celui de la démocratie américaine : comment une utilisation efficace des réseaux sociaux a pu la fragiliser à ce point ? Fort heureusement elle a tenu mais on voit une nouvelle fois, que mise dans de mauvaises mains, la data, la technologie peuvent s’avérer dangereuses.  Il faut donc des garde-fous et il est préférable de les mettre en place dans les entreprises plutôt que d’attendre des lois. Nous l’avons bien vu : le décalage qu’a produit la loi Hadopi est un véritable fiasco https://urlz.fr/f4jQ.

Le numérique permet de collecter un nombre considérable de données sur nos vies, nos usages, nos intérêts de consommation... Nous sommes filmés par un nombre exponentiel de caméras de vidéosurveillance... Ce qui interroge sur l'utilisation de ces données et ressources.
En Europe, la réglementation "Règlement Général sur la Protection des Données" (RGPD) propose un cadre de protection. Ce texte réglementaire encadre le traitement des données personnelles de manière égalitaire sur tout le territoire de l'Union Européenne depuis mai 2018 et nos entreprises y sont à présent aguerries.
Pour autant, il suffit de sortir de l’Europe pour que nos données ne soient pas suffisamment protégées, cf les dernières annonces de WhatsApp.

Ce sujet de l’éthique du numérique est vaste et sans limite. 

Si les entreprises souhaitent attirer des jeunes talents, elles devront se préoccuper de leur marque employeur évidemment mais également aller plus loin sur leur RAISON D’ETRE principe proposé dans le cadre de la Loi Pacte. Elles devront non seulement prendre le sujet à bras le corps pour attirer cette génération Z mais l’incarner, la transpirer. Fini les beaux discours sans acte véritable, les réseaux sociaux ont l’avantage d’être transparents, ils ne pardonneront pas des incohérences. Les  exemples ne manquent pas : Amazon, Uber  https://urlz.fr/f4jW
Même les startups sont touchées par le phénomène comme on peut le constater avec le succès du #BalanceTaStartup  https://urlz.fr/f4k1

En matière d’éthique, on ne peut laisser de côté les impacts sociaux liés au numérique comme les conditions d’extraction des ressources, mines en Chine ou en Afrique, le travail des enfants, le travail précaire voire illégal. Voir par exemple, les tensions liées à l'extraction de matière première (lithium, cobalt.. ) en République Démocratique du Congo https://urlz.fr/f4k5   https://urlz.fr/f4k6

Un autre enjeu à ne pas négliger : veiller à lutter, dans les entreprises et ailleurs contre le cyber harcèlement.  cf l’exemple des journalistes de la ligue du LOL. https://urlz.fr/bs31  

Ces exemples de cyber harcèlement, hélas, sont pléthore.

4. Inclusion et le sujet crucial de la présence des femmes dans les métiers du numérique

Je vous renvoie à mon article sur le sujet sur le blog de l’INR https://institutnr.org/la-mixite-lavenir-du-numerique-responsable
Travaillant sur le sujet de la place des femmes dans l’économie depuis des années, je constate que la présence des femmes dans l’informatique puis dans le numérique est centrale dans les entreprises pour équilibrer leurs équipes et gagner en performance.

Un peu moins  prégnante pour les entreprises, la notion de fracture numérique est néanmoins un vrai sujet d’inclusion (exclusion) et d’égalités (inégalités) de traitement. Elle touche aujourd’hui 17% de la population française. La période actuelle ne fait qu’amplifier une situation déjà compliquée  https://urlz.fr/f4ka.

Existe aussi le problème de l’accessibilité par les personnes handicapées (déficients visuels, sourds, malentendants, etc.) : Le rapport publié il y a un an par le conseil national du numérique met en exergue tout le chemin à parcourir  https://urlz.fr/f4kb

Face à ces constats, ces évolutions irrémédiables, ces enjeux, le concept de création de valeur partagée développée par Porter et Kramer 2006/2011 est plus que jamais d’actualité.  "Il faut pouvoir identifier le coût des actions responsables, les gisements de productivité, les sources d’avantages concurrentiels."   https://urlz.fr/f4kc

On peut même aller jusqu’à prôner une économie symbiotique qui tendrait vers une coopération durable et interdépendante et réduirait au minimum les déchets, à respecter notre planète et les humains en cherchant une complémentarité inspirée de la nature https://urlz.fr/f4kd

Pour cette reprise qui arrive, je vous donne rendez-vous pour explorer des façons d’agir dans les organisations.
Quels modes d’actions, quelle méthodologie en fonction de la taille, de l’activité, de la localisation de votre entreprise.

C’est par le partage d’expériences que nous arriverons à  co-construire les leviers de performance qu’ils soient RSE ou financiers pour les mettre au service de votre développement. Pour en savoir plus contactez-moi

J’aborderai dans les prochains articles d’autres volets du numérique responsable :

  • Comment agir dans l’entreprise ?
  • Pourquoi ?
  • Méthodologie
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