Arretons le gachis et passons aux actes 1

Aide à l'entrepreneuriat féminin, stop aux discours, passons à l'acte

Le 06/07/2020

Dans Entrepreneuriat féminin

L’entrepreneuriat féminin et la crise liée au coronavirus : arrêtons le gâchis et passons aux actes !

Le covid-19 et ses contraintes de confinement - déconfinement ont fait l’objet de nombreuses expertises, mises en garde, estimations et constats sur cette situation extraordinaire et ses conséquences.


Des rapports ont mis en avant le cas des entrepreneures, plus particulièrement touchées par cette crise :

le baromètre alarmant de FCE qui révèle une terrible déprime voire une dépression avec de possibles disparitions d'entreprises - 30% des femmes cheffes d'entreprise interrogées se posent la question de poursuivre leur activité,
les constats de Frédérique Pigeyre, professeure en sciences de gestion et titulaire de la Chaire « Genre, mixité, égalité femmes/hommes de l'école à l'entreprise » au Cnam, sur la mise à mal de l’égalité femmes/hommes pendant la pandémie,
la charge mentale qui s’est considérablement alourdie depuis la crise du Covid dixit Fiona Lazaar, Vice-présidente de la Délégation aux droits des femmes à l'Assemblée nationale, qui signe, avec 22 autres députés, une tribune pour alerter sur la charge mentale qui pèse sur les femmes, amplifiée selon eux par le confinement.

Fini le temps des mots, il est temps de passer aux actes !

On sait que les entreprises dirigées par des femmes sont très souvent sous-capitalisées avec peu d’effectifs. On sait aussi qu’elles sont plus pérennes.
Le constat était déjà là : 9% des start-up sont créées par des équipes mixtes ; 5 % seulement par des femmes mais elles ne représentent que 2.5% des fonds levés.
La crise du coronavirus a amplifié la fragilité, déjà existante, des entreprises dirigées par des femmes.

Plutôt que :

  • de s’interroger une nouvelle fois sur les raisons, qu’elles soient historiques, internes, externes,
  • de faire un énième rapport sur l’état de l’entrepreneuriat féminin,
  • de créer un énième prix de l’entrepreneuriat féminin,

Il me semble urgent de travailler à la mise en place d’un fonds pour prêter et/ou investir dans ces entreprises prometteuses !
C’est bon pour la santé économique de notre pays.

Les instigatrices du mouvement SISTA ont bien amorcé les choses en s’engageant à augmenter la part de co-fondatrices d'entreprises (équipes mixtes ou équipes de femmes ou entrepreneures seules) et faire en sorte qu’il y ait trois fois plus de femmes qui rentrent au capital de Startups avec au moins 20% du capital.  

Mais si on n’accompagne pas les femmes dans les trois premières années de démarrage, on aura beau mettre la pression sur les fonds d’investissement, il n’y aura pas plus de candidates.
Il faut mettre en place des dispositifs d’accompagnement et de financement dédiés aux femmes à l'amorçage, ce que fait Femmessor depuis 25 ans au Québec avec beaucoup de succès,

Inspirons-nous de ce qui fonctionne !

Avec cette crise du coronavirus, le projet de loi sur l’émancipation économique des femmes a été mis en veille alors que, justement, dans ce moment inédit de reconstruction, il est impératif de miser sur elles, les autres 50% de la population.

Les femmes, il faut le marteler, sont un réservoir de richesse.

D’urgence, avec l’appui des pouvoirs publics, de la BPI, un fond de financement d’amorçage et de soutien doit être créé.
Son principe : des prêts dédiés aux femmes, et/ou d’apports en capital associés à un accompagnement de 5 ans en s’appuyant sur les réseaux existants dans les territoires.
Un accompagnement des femmes entrepreneures doit, parallèlement, être mis en place, de l’ante-création à la levée de fonds pour une ambition financière supérieure à 2 ans.

La concrétisation d’une telle mesure de soutien à l’entrepreneuriat féminin permettra de contribuer à la relance économique. Des moyens humains et financiers sont indispensables pour faire bouger les lignes.

Donnons aux femmes entrepreneures françaises les moyens d’être ambitieuses.

Lorsque j’échange avec des femmes entrepreneures, je constate que le confinement nous aura tout de même amené du bon.
Il a permis de recentrer nos réflexions sur ce qu’on voulait et surtout ce que l’on ne voulait plus.

Plus que jamais les femmes sont déterminées à donner du sens à leur vie en gagnant de l’argent indispensable à leur réussite professionnelle !